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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/373

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obtint la couronne décernée aux poëtes dans les jeux Capitolins. Voici cette inscription :

L. VALERIO. PUDENT.
HIC. QUUM. ESSET. ANNORUM. XIII.
ROMAE.
CERTAMINE. JOVIS. CAPITOLINI.
LUSTRO. SEXTO.
CLARITATE. INGENII.
CORONATUS. EST INTER. POETAS. LATINOS.
OMNIBUS. SENTENTIIS. JUDICUM.

3 Quare ergo, inquis, tam male vestitus es ? — On trouve un passage semblable dans Martial, livre VI, épigramme 82 :

Subrisi modice, levique nutu ;
Me, quem dixerat esse, non negavi.
Cur ergo, inquit, habes malas lacernas ?
Respondi : Quia sum malus poeta.

Ces plaisanteries sur la misère des gens de lettres sont maintenant usées et rebattues, et ne trouvent plus guère d’applications dans notre siècle, où tout homme doué d’un talent, même médiocre, tire presque toujours un parti avantageux de son travail. On a d’ailleurs justement blâmé dans Boileau ce sarcasme cruel sur la pauvreté d’un mauvais poëte :

Tandis que Colletet, crotté jusqu’à l’échine,
S’en va chercher son pain de cuisine en cuisine.

4 Et qui sollicitat nuptas, ad praemia peccat. —Comme l’adultère était puni de mort chez les Romains, les femmes mariées payaient souvent leurs amants pour les engager au secret. Cette loi est encore en usage chez plusieurs peuples modernes. Du reste, il n’y avait que l’adultère et le viol qui fussent si sévèrement punis ; tout autre genre de prostitution était toléré, on pourrait presque dire encouragé, comme le montre ce passage de saint Jérôme :Apud illos viris impudicitiœ frena laxan-tur, et solo stupro atque adulterio condemnato, passim per lupanaria, et ancillulas libido permittitur, quasi culpam faciat dignitas, non voluntas.Pétrone s’élève encore plus loin contre cet infâme commerce des hommes qui faisaient payer leurs caresses :

Scribit amatori meretrix ; dat adultera nummos.

CHAPITRE LXXXV. 1 In Asiam quum a quœstore essem stipendio edu-ctus. — On ne peut nier que cette aventure du poëte Eumolpe ne soit