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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/377

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2 Ne mea quidem vestimenta ab officioso recepissem. — Dans les premiers temps de la puissance romaine, on avait établi dans les bains publics des officiers nommés capsarii, pour garder les habits de ceux qui venaient se baigner. Ensuite la république ayant perdu sa liberté avec son respect pour les mœurs, on confia ce soin à de jeunes garçons d’un extérieur agréable, qu’au rapport de Sénèque le Rhéteur on nomma officiosi, en raison de leur complaisance à se prêter aux goûts lascifs des baigneurs.

3 Tanto magis expedit, inguina, quam ingenia fricare. — Il y a ici un jeu de mots intraduisible en français, qui consiste dans le rapprochement de ces mots inguina, ingenia.

CHAPITRE XCIII. 1 Ultimis ab oris Attractus scarus. — Le latin dit que la sargue était attirée à Rome des extrémités du monde, parce que ce poisson était très-rare. On le faisait venir de la mer Carpathienne, avant qu’un certain Optatus, affranchi de Tibère, qui avait le commandement de l’armée navale sur la côte d’Ostie, en fît apporter un très-grand nombre qu’on jeta dans la mer de Toscane. L’empereur ayant ordonné qu’on rejetât tous ceux que l’on pêcherait, il s’en trouva quelque temps après une fort grande quantité, particulièrement vers la Sicile, où ils avaient été inconnus jusqu’alors. Pline le Naturaliste dit que ce poisson vit d’herbes, et rumine comme le bœuf.

2 Amica vincit Uxorem. — Ovide donne la raison de cette préférence dans son Art d’Aimer, livre III, vers 585 :

Hoc est, uxores quod non patiatur amari :
  Conveniunt illas, quum voluere, viri ;


et un peu plus loin, vers 603 :

Quae vehit ex tuto minus est accepta voluptas.

3 Rusa cinnamum veretur. — La cinnamome est un arbuste odoriférant, de la famille du cannelier ; les anciens liraient de son suc un parfum très-rare et très-estimé, dont Martial (liv. IV, épigr. 13) parle en ces termes :

Tam bene rara suo miscentur cinnama nardo.


Quant aux roses, elles étaient si communes en Italie, qu’au rapport de Servius, dans son commentaire sur le livre IV des Géorgiques, il y avait une ville en Calabre où l’on faisait deux fois l’an la récolte des roses ; c’est probablement la ville de Pœstum, que Virgile, pour cette raison,