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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/394

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le bout du pied, avec de la salive de salamandre, pour que le poil tombe à l’instant de tout le corps :Quum, saliva ejus (salamandrœ) quacumqae parte corporis, vel in pede imo respersa, omnis in toto corpore defluat pilus.

CHAPITRE CVIII. 1 Multi ergo utrinque semimortui labuntur : — Je ne sais pas pourquoi Gronove et Burmann se tourmentent pour corriger ce mot semimortui que portent tous les anciens manuscrits, et essayent de lui substituer sine mora, qui ne signifie rien, ou sine morte, qui n’est guère plus intelligilible. Ils l’ont si bien senti, qu’ils se voient forcés, par cette correction, de changer les mots suivants cruenti vulneribus, et de lire incruenti vulneribus, ou cruenti sine vulneribus ; ce qui est presque une absurdité : car, s’il y a du sang de répandu, il y a des blessures, quelque légères qu’elles soient. Je ne vois pas non plus sur quoi ils se fondent pour prétendre que toute cette scène de tumulte n’est qu’un combat pour rire. Il est vrai que Pétrone en fait un récit plaisant ; mais cela n’empêche pas qu’il n’y eut de bons coups donnés de part et d’autre, comme cela arrive souvent en pareil cas, quoique tout finisse par s’arranger à l’amiable. L’auteur le dit positivement : Quum appareret futurum non stlatarium bellum. — Silatarius, de silata, espèce de navire plus large que profond, et dont, pour cette raison, la marche était très-lente. Ainsi non stlatarium bellum signifiera une guerre qui n’est pas lente, ou une guerre vigoureuse.

2 Heu ! mihi fata Hos inter fluctus quis raptis evocat armis ? — Cette phrase, quoique difficile et embrouillée, peut cependant se construire et s’expliquer ainsi : Quis (sous-entenduvestrum) evocat fata mihi, appelle la mort sur ma tête, inter hos fluctus, au milieu des flots qui nous entourent, raptis armis, en prenant les armes ! Cui mors una non est satis ? A qui une seule mort ne suffit-elle pas ?

CHAPITRE CIX. 1 Pelagiœ consederant volucres, quas textis urundinibus, etc. Ces roseaux étaient si adroitement préparés, qu’on les allongeait ou qu’on les diminuait à volonté ; si bien qu’en mettant au bout une petite baguette enduite de glu, on les approchait insensiblement des oiseaux sans qu’ils s’en aperçussent, et on les prenait de la sorte. La facilité que ces gluaux avaient de s’allonger les avait fait nommer crescentes, Martial l’explique clairemenl, livre IX, épigramme 55 :

Aut crescente levis traheretur arundine prœda,
Pinguis et implicitas virga teneret aves.

2 Jam Tryphaena Gitona extrema parte potionis spargebat. — Cette manière de plaisanter a existé de tout temps, et elle était fort en usage