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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/428

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Ce reproche me paraît dénué de toute justice. Ici,Phœbusne signifie pas Apollon, le dieu de l’Olympe, mais simplement le soleil, considéré comme signe céleste. Plus loin, c’est Apollon lui-même que Pétrone a désigné.

CHAPITRE CXXIII. 1 Fervere germano perfusas sanguine turmas. — Les traducteurs ont presque tous entendu, par germano sanguine, les victoires remportées antérieurement par César sur les peuples de la Germanie. Mais germano ne serait-il pas ici synonyme de fraterno, pour romano ?

CHAPITRE CXXIV. 1 Ergo tanta lues divûm quoque numina vicit. — Quelques manuscrits, et celui de Colbert entre autres, portent vidit au lieu de vicit, et les commentateurs s’évertuent à expliquer ce passage sans pouvoir en venir à bout. Bouhier fait a ce sujet la remarque suivante : « Quoique cette leçon se trouve dans les manuscrits, je ne sais comment on a pu s’en accommoder ; car, à supposer que lues puisse s’entendre de la Fortune, la phrase signifierait seulement qu’elle a vu les dieux. Or, à quoi cela aboutirait-il ? Il n’y a pas de doute qu’il faut lire tergo, qui était dans quelques éditions précédentes, et qui rend la lumière à ce passage. La Fortune n’a pas vu seulement fuir Pompée : elle a vu encore fuir les dieux. Otons aussi à la Fortune cette vilaine épithète de tanta lues, qui ne lui convient point, et ponctuons ainsi ce vers :

Tergo (tanta lues ! ) divûm quoque numina vidit. »


Cette correction, que Bouhier propose en désespoir de cause, ne me paraît pas du tout nécessaire, d’autant plus que tergo vidit divûm numina n’est ni très-correct ni très-poétique, surtout lorsque Pétrone vient de dire dans le vers précédent :

Ut Fortuna levis Magni quoque terga videret.


Lisons plutôt vicit au lieu de vidit, et traduisons tanta lues, une si grande contagion (la peur) vicit quoque numina divûm, triompha aussi de la puissance des dieux. Cette correction se trouve confirmée par le vers suivant :

Consensitque fugœ cœli timor

2 Absconditque olea vinctum caput. — Bouhier lit galea au lieu de olea, et fait à ce sujet une note trop sérieusement comique pour ne pas la rapporter : « Galea, dit-il, pourrait bien marquer ici un tour de