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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/432

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Sa mort causa des regrets : Rome avait peu de jeunes citoyens dont elle eût conçu d’aussi grandes espérances ; et, depuis qu’il avait embrassé le parti de César, il avait fait oublier les désordres de sa première jeunesse par une conduite où la prudence n’avait pas eu moins de part que la valeur. On a dit de lui, comme de Catilina, qu’il méritait de mourir pour une meilleure cause. C’est son père qui, dans une harangue, avait appelé César le mari de toutes les femmes, et la femme de tous les maris.

5 Non frangis portas ?... Thesaurosque rapis ? — Ce trésor était une caisse particulière qui depuis longtemps était destinée aux frais de la guerre des Gaules, et qu’il était défendu de divertir à d’autres usages, sous peine de l’exécration publique. Mais César s’en moqua, disant que, puisqu’il avait achevé la conquête des Gaules, cette destination devenait inutile, et qu’on ne devait pas se faire un scrupule de la changer.

CHAPITRE CXXV. 1 Dii, deœque, quam male est extra legem viventibus ! quidquid meruerunt, semper exspectant. Plaute a dit de même : Nihil est miserius quam animus hominis conscius ; Sénèque : Conscientia aliud agere non patitur, ac subinde respicere ad se cogit, Dat pœnas quisquis exspectat ; quisquis autem meruit exspectat ; et Macrobe : Sibi videntur exitium quod merentur excipere.

CHAPITRE CXXVI. 1 Vendisque amplexus, non commodas. — Les ouvrages des poëtes sont remplis d’allusions à cet amour vénal. Ovide, livre 1er des Amours, élégie 10, vers 13 :

Et vendit quod utrumque juvat, quod uterque petebat :
  Et pretium, quanti gaudeat ipsa, facit.
Quae Venus ex aequo ventura est grata duobus,
  Altera cur illam vendit, et alter emit ?


et Properce, livre I, élégie 2 :

Teque peregrinis vendere muneribus.

2 Quo facies medicamine attrita ? — On trouve dans Ovide (Cosmétiques, v. 53) la recette suivante de l’une des compositions alors en usage parmi les femmes pour ajouter à l’éclat de leur teint ou pour en conserver la fraîcheur : « Prenez de l’orge de Libye, ôtez-en la paille et la robe ; prenez une pareille quantité d’ers ou d’orobe ; détrempez l’une et l’autre dans des œufs ; faites sécher, et broyez le tout ; jetez-y de la poudre de corne de cerf, de celle qui tombe au printemps ; joignez-y quelques oignons de narcisse pilés dans un mortier ; faites entrer ensuite dans ce mélange de la gomme et de la farine faite avec du froment de Toscane ;