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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/436

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2 Numquid alarum negligens, sudore puteo ? Cette négligence de toilette a été stigmatisée par les poëtes anciens. Catulle, poëme LXIX :

Laedit te quœdam mala fabula, qua tibi fertur
  Valle sub alarum trux habitare caper.


Horace revient souvent sur ce défaut de propreté, et dit, dans une de ses satires :

Pastillos Rufinus o ! et, Gorgonius hircum.


Ailleurs, épode XII :

Hirsutis cubet hircus in alis.


Ovide (Art d’aimer, liv. 1) recommande à son élève d’éviter avec soin ce double reproche :

Nec male odorati sit tristis anhelitus oris :
Nec laedant nares virque paterque gregis.

3 Rapuit deinde tacenti speculum. Les premiers miroirs artificiels furent de métal ; Cicéron en attribue l’invention au premier Esculape. Quoi qu’il en soit, il paraît que ce meuble n’entrait pas encore dans la toilette des femmes au temps d’Homère : il n’en parle pas dans sa description de la toilette de Junon, quoiqu’il ait pris plaisir à rassembler tout ce qui contribuait à la parure la plus recherchée.

Après avoir fait des miroirs d’airain, d’étain, de fer bruni, on en fabriqua d’un alliage des deux premiers métaux. L’argent pur obtint ensuite la préférence. Un artiste, nommé Praxitèle, contemporain du Grand Pompée, fut l’inventeur des miroirs de cette dernière espèce. On en fit même d’or, où le luxe prodigua les pierreries et les embellissements de tous les genres. Il est étonnant que les anciens, qui poussèrent si loin les progrès de la découverte du verre, n’aient pas connu l’art de le rendre propre à la représentation des objets, en appliquant l’étain derrière les glaces ; il ne l’est pas moins que, connaissant l’usage du cristal, plus propre encore que le verre à la fabrication des miroirs, ils ne s’en soient pas servis pour cet objet. Ce ne fut que très-tard qu’ils commencèrent à faire des miroirs de verre ; et les premiers sortirent des verreries de Sidon. Pline ne dit pas à quelle époque ; mais comme il n’y en avait pas encore du temps de Pompée, il est certain qu’ils parurent depuis la destruction de la république. Avant et depuis