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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/44

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n’osait regarder sans rougir ? Saumaise ne le pense pas. Enfin, de ce que Jean de Sarisbéry, évêque de Chartres au XIIe siècle, rapporte quelques fragments de Pétrone qui ne se trouvent dans aucune édition du Satyricon, peut-on conjecturer avec l’évêque d’Avranches, ou que l’ouvrage de Pétrone subsistait encore à cette époque en son entier, ou qu’il en existait du moins alors une collection manuscrite plus ample que celle que nous en avons ? Quoi qu’il en soit, la première édition connue, et l’une des plus estimées de Pétrone, est celle publiée à Milan, en 1477.

Les deux Pithou, à qui l’on doit la découverte des fables de Phèdre, publièrent, en 1587, quelques additions trouvées dans un manuscrit, pris à Budes par Mathias Corvin. Soixante-seize ans après, c’est-à-dire en 1663, Pierre Petit déterra à Trau, en Dalmatie, dans la bibliothèque de Nicolas Cippius un manuscrit in-folio, dans lequel, à la suite des poésies de Catulle, Tibulle et Properce, se trouvait un fragment considérable de Pétrone, contenant la suite du festin de Trimalchion. Il commence par ces mots : Venerat jam tertius dies, et finit par ceux-ci : ex incendio fugimus. La date du manuscrit était du 20 novembre 1423 : en tête du fragment, on lisait : Petronii Arbitri fragmenta ex libro quintodecimo et decimo sexto. Les premiers mots de chaque chapitre étaient écrits avec de l’encre rouge, et les caractères en étaient bien lisibles.

À peine ces fragments eurent-ils paru, imprimés pour la première fois à Padoue, en 1664, et l’année suivante à Paris, que soudain éclata, dans la république des lettres, une espèce de guerre civile. On vit les Schaefer, en Suède, les Reinesius et les Wagenseil, en Allemagne, les