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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/450

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XV. 1 Naufragus, ejecta nudus rate, quœrit eodem, etc. — Ces vers ne semblent-ils pas inspirés par ceux-ci de Properce, liv. II, élég. 1, v. 43 ?

Navita de ventis, de tauris narrat arator,
  Enumerat miles vulnera, pastor oves.

2 Grandine qui segetes et totum perdidit annum, — Ovide a dit de même (Métamorphoses,liv. I, v. 273) :

.   .   .   .   .   Longique perit labor irritus anni.

1 XVII. 1 Judœus et licet porcinum numen adoret, Et cœli summas advocet auriculus. — Pétrone, par une mauvaise foi commune à tous les païens, qui accusaient les juifs et les chrétiens de toutes sortes de crimes et d’infamies, prétend ici qu’ils adoraient la divinité sous la forme d’un porc, tandis que leur aversion pour cet animal immonde est un fait notoire. Peut-être prenaient-ils pour une preuve de respect religieux cette abstinence de la chair de porc. Juvénal est tombé dans la même erreur, lorsqu’il dit :

Nec distare putant humana carne suillam.


Quant à cette autre assertion de Pétrone, et cœli summa advocet auriculas, on sait que Tacite, Appien d’Alexandrie, Molon et d’autres historiens profanes ont reproché aux juifs de conserver dans le sanctuaire de leur temple une tête d’âne d’or massif, qui était l’objet de leur culte : le motif de ce culte (disent les auteurs païens) était que les Hébreux, traversant le désert sous la conduite de Moïse, et dévorés par la soif, furent redevables de leur salut à l’instinct de leurs ânes, qui découvrirent des sources d’eau où tout le peuple de Dieu se désaltéra. L’historien Josèphe et Tertullien ont démontré clairement l’absurdité de cette fable. Cependant les Romains désignaient les chrétiens ainsi que les juifs par le nom grossier d’asinarios, et, dans d’infâmes caricatures exposées en public, ils représentaient le Christ avec des oreilles d’âne ; l’un de ses pieds se terminait par un sabot de corne ; il était vêtu d’une longue robe et portait un livre dans sa main ; et au-dessous de ces images monstrueuses ils mettaient cette inscription insolente : Deus christianorum anoxètos.

XIX. 1 Delos, jam stabili revincta terræ — Ce fragment est évidemment imité de Virgile, Enéide, livre III, vers 73 :