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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/46

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pas générale. « L’arrêt de partage, écrivait-il en 1692, subsiste encore aujourd’hui : peut-être subsistera-t-il jusqu’à la fin du monde, car la république des lettres n’a point de tribunal souverain qui prononce sans appel. »

En cette même année, 1692, Nodot, officier français, fit imprimer à Rotterdam, chez Leers, une édition de Pétrone, augmentée de nouveaux fragments. Ils avaient été, disait-il, trouvés à Belgrade en 1688 : un heureux hasard lui en avait procuré, en 1690, une copie très-exacte ; et l’Europe, ajoutait-il, pouvait se glorifier désormais de posséder Pétrone tout entier. On avait réclamé contre l’original de Trau : jugez si la copie de Belgrade trouva des incrédules ! Malgré les lettres flatteuses des académies d’Arles et de Nîmes, ainsi que de Charpentier, alors directeur de l’Académie française, malgré les petits vers de quelques poëtes enthousiastes dont Nodot n’avait pas manqué d’enfler son édition, les nouveaux fragments ne passèrent point pour un rare trésor, comme Nodot se plaisait à les qualifier ; et, quoi qu’en ait dit Charpentier dans une missive latine que peu de personnes s’empressèrent de lire, la France, dont les armes victorieuses faisaient alors trembler l’Allemagne, s’honora beaucoup plus par la brillante campagne de 1690, que par la prétendue découverte dont Nodot revendiquait la gloire.

L’adversaire le plus obstiné des nouveaux fragments fut Breugière de Barante, célèbre avocat de Riom. Dans des observations publiées en 1694, il prétendit prouver à J. Scaliger, pour un fragment du vieux poëte comique Trabéa, une épigramme de sa façon ?