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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/49

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altéré par l’ignorance des copistes, et sur lequel les meilleurs critiques semblent avoir erré. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres : « Pétrone, après avoir donné de grands éloges à ces hommes illustres qui avaient consacré leurs veilles au bien de la société, ajoute : Itaque, Hercula, omnium herbarum succos Democritus expressit ; et ne lapidum virgultorumque vis lateret, œtatem inter experimenta consumpsit. La difficulté roule sur Hercula. On ne rapporte point ici les différentes conjectures que ce mot a fait naître ; la plupart ne paraissent appuyées que sur des fondements peu solides. Dans le dessein de rehausser le prix de tant de découvertes dues aux soins de Démocrite, Pétrone insinue que les travaux de ce fameux philosophe, dans l’art de la médecine, pouvaient entrer en parallèle avec ceux qui avaient rendu le nom d’Hercule si célèbre dans la Grèce ; et par une comparaison fort à la mode parmi les anciens, Pétrone n’aura pas cru pouvoir mieux exprimer sa pensée qu’en disant, pour désigner Démocrite, Hercules alter. C’est là sans doute ce qu’il faut lire, au lieu d’Hercula, qui ne signifie rien. »

L’abbé Sévin appuie son sentiment sur divers passages de Plutarque, de Cicéron et de Pline ; ils prouvent qu’en effet Démocrite fut souvent assimilé à Hercule. Il est étonnant qu’une restitution si naturelle et si facile en apparence, n’ait pas été proposée plus tôt. Mais combien de secrets merveilleux ressemblent à l’œuf de Christophe Colomb !

Outre le Satyricon, Scaliger, Daniel et dom Rivet attribuent à notre Pétrone l’Eustion, l’Albutia, et les petits poëmes connus sous le nom de Priapées (Lusus in