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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/51

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çais, l’an 1475, par frère Julien des Augustins de Lyon, docteur en théologie. Comme il n’existe point d’édition de Pétrone qui date de si loin, frère Julien avait probablement tiré cette fable de quelque manuscrit du Satyricon, enseveli dans la bibliothèque de son couvent ; mais il n’en dit rien. C’est sur le même épisode que Brinon de Baumartin bâtit, en 1614, sa tragi-comédie de l’Éphésienne. On en trouve aussi une imitation dans le Quatrième discours de Brantôme sur les femmes galantes ; une autre dans la trente-quatrième lettre du Recueil épistolaire de Méré. Tout le monde sait que La Fontaine a fait de la Matrone d’Éphèse l’un de ses plus jolis contes. Saint-Évremond s’est également amusé à traduire ce passage célèbre : sa traduction, assez littérale, est en prose, et suit immédiatement sa Dissertation sur Pétrone. Elle a trouvé un nouveau traducteur dans Lavaleterie [1] . On doit encore à ce dernier une imitation du début de Pétrone contre les déclamateurs. Fréron, dans ses Opuscules, a traduit le même fragment. Prépétit de Grammont a mis en vers français ceux que déclame Agamemnon sur la poésie latine. Ces différents essais sont agréables à lire ; mais ils sont loin de soutenir la comparaison avec l’original, dont ils ne sont qu’une faible copie ; j’en excepte le conte de La Fontaine.

Dans son Histoire amoureuse des Gaules, Bussy-Rabutin introduit le comte de Guiche racontant sa dolente aventure avec la comtesse d’Olonne. Ses rendez-vous, ses désirs, son impatience amoureuse cruellement trompée par ses sens en défaut, ses serments de réparer sa faute, sa rechute involontaire, l’emportement de sa maîtresse,

  1. Lavaleterie, Œuvres mêlées de Saint-Évremond.