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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/53

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maussades à l’oubli, comme alors il y condamna son nom.

On prétend, ajoute Goujet, que François Galaup de Chasteuil, Provençal, homme de beaucoup d’esprit, mort en 1678, avait traduit tout ce qui nous reste de Pétrone ; et Gui-Patin parle, dans ses Lettres, d’un savant qui, après avoir rempli les lacunes du Satyricon, ne put obtenir la permission d’en publier une édition latine et française.

Les éditeurs des poésies de Lainez attribuent à cet aimable épicurien une traduction complète du Satyricon ; elle s’est perdue manuscrite, et l’on ne peut que regretter cette perte.

Les Fragments d’histoire et de littérature, imprimés à la Haye, en 1706, parlent d’une autre traduction anonyme de la première partie du Festin de Trimalchion, publiée en 1687. « Le traducteur, dit-on dans ces Fragments, a trouvé le secret de changer un auteur très-impur en un poëte très-chaste, qui peut être lu par les dévotes mêmes dans leurs moments de loisir. » Beau service rendu à Pétrone !

Fabricius, dans sa Bibliothèque latine, fait mention d’une traduction plus complète par Venette, auteur du Tableau de l’amour conjugal. Elle parut à Amsterdam en 1697 ; mais elle était déjà devenue si rare au bout de quelques années, que les compilateurs de l’Histoire littéraire de France, malgré toutes leurs recherches, ne purent, de leur aveu même, s’en procurer un seul exemplaire. Ce savant médecin avait aussi composé un dictionnaire raisonné du Satyricon, pour en faciliter l’intelligence : il est resté manuscrit.

Il est plus aisé de se procurer la traduction du Festin