L’honneur t’appelle à Naple ou dans le sein d’Athène
Là, ton premier encens fume pour Apollon,
Et tu bois à longs traits l’onde castalienne.
Vers Socrate bientôt la sagesse t’entraîne ;
Et déjà ta main plus certaine,
Saisit avec succès la plume de Platon,
Ou les foudres de Démosthène.
À ton goût épuré le Parnasse latin
Peut offrir à son tour les plus parfaits modèles,
Soit que ta lyre chante ou les guerres cruelles,
Ou des fils de Pélops le tragique festin.
Virgile des héros éternisa la gloire ;
Lucrèce à la nature arracha son bandeau ;
Cicéron tonnait au barreau ;
Tacite des tyrans a flétri la mémoire….
Pour égaler un jour ces écrivains fameux.
Imite-les ; c’est la source féconde
D’où tes vers, à plein bord, couleront comme l’onde
D’un fleuve impétueux.
Tandis que j’écoutais avidement Agamemnon, Ascylte m’avait quitté sans que je m’en aperçusse. Tout en réfléchissant sur cette longue tirade, je vis le portique subitement inondé d’une troupe de jeunes étudiants. Ils venaient sans doute d’assister à je ne sais quelle harangue qu’avait improvisée certain rhéteur, en réponse à celle d’Agamemnon. L’un en critiquait