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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/66

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Je ne pus m’empêcher de l’aborder en riant. — Eh ! bonjour, m’écriai-je ; que fais-tu donc dans cette honnête maison ?


CHAPITRE VIII.

— Hélas ! répondit-il, en essuyant la sueur de son visage, si tu savais ce qui m’est arrivé ! — Bon ! répliquai-je, qu’y a-t-il de nouveau ? — Ascylte, d’une voix presque éteinte, reprit en ces termes : j’errais de rue en rue sans pouvoir retrouver mon gîte. Un vieillard d’un extérieur vénérable m’aborde, et, voyant mon inquiétude, s’offre obligeamment à me remettre sur la voie. J’accepte ; nous traversons plusieurs rues détournées, et nous voilà dans cette maison. À peine arrivés, cet homme tire sa bourse d’une main, et de l’autre…. L’infâme ! il ose marchander mon déshonneur au poids de l’or. Déjà la digne hôtesse de ce lieu avait reçu le prix d’un cabinet ; déjà notre satyre me pressait d’un bras impudique. Sans la vigueur de ma résistance, mon cher Encolpe, vous m’entendez…. ! — Pendant ce récit d’Ascylte, survient précisément le vieillard en question, accompagné d’une femme assez jolie. S’adressant à Ascylte : — Dans cette chambre, dit-il, le plaisir vous attend ; rassurez-vous sur le genre du combat, le choix du rôle est à votre disposition. — La jeune femme, de son côté, me pressait également de consentir à la suivre. Nous nous laissâmes tenter ; et, sur les pas de nos guides, nous traversâmes plusieurs salles, théâtres lubriques des jeux de la volupté. À la fureur