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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/82

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CHAPITRE XII.

Dans ce dessein, nous prîmes, vers le soir, le chemin du marché. Il était abondamment fourni de marchandises pour la plupart d’assez mince valeur, mais dont l’obscurité couvrait la coupable origine de son voile officieux. Nous avions eu soin d’apporter le manteau que nous avions volé. L’occasion ne pouvant être plus favorable, nous nous établîmes dans un coin ; et là, nous étalâmes un pan de notre marchandise, espérant que son éclat pourrait attirer les chalands. En effet, bientôt s’approche un campagnard dont les traits ne m’étaient pas inconnus ; une jeune femme l’accompagnait. Tandis qu’ils étaient occupés à considérer attentivement notre manteau, Ascylte jette par hasard les yeux sur les épaules de cet homme, et reste muet de surprise. De mon côté, je n’étais pas sans émotion ; plus j’envisageais l’individu, plus il m’offrait de ressemblance avec celui qui avait trouvé ma robe dans le bois. Je ne me trompais pas, c’était lui-même. Ascylte ne savait s’il devait en croire ses yeux. Pour ne rien hasarder, il accoste le campagnard ; et, sous prétexte de marchander cette robe, il la lui tire doucement de dessus les épaules, et l’examine attentivement.


CHAPITRE XIII.

O fortuné hasard ! le bonhomme ne s’était pas même avisé d’en visiter les coutures ; et ce n’était que par manière d’ac-