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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/87

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CHAPITRE XVI.

Nous soupions tranquillement, grâce aux soins de Giton. Tout à coup la porte retentit de coups redoublés. — Qui frappe ? demandâmes-nous en tremblant. — Ouvrez, répondit-on, vous le saurez. — Pendant ce dialogue, la serrure tomba d’elle-même, et la porte, en s’ouvrant, offrit à nos regards une femme voilée. Elle entre : c’était précisément la compagne de l’homme au manteau. — Vous pensiez donc vous jouer de moi ? nous dit-elle. Je suis la suivante de Quartilla : vous avez profané le sanctuaire où elle célébrait les mystères de Priape ; elle vient en personne vous demander un moment d’entretien. Ne craignez rien, pourtant : loin de vouloir vous accuser et vous punir d’une erreur involontaire, elle remercie les dieux d’avoir conduit dans cette contrée des jeunes gens aussi bien élevés.


CHAPITRE XVII.

Nous gardions encore le silence, ne sachant que penser de l’aventure, quand nous vîmes entrer Quartilla elle-même, accompagnée d’une jeune fille. Elle s’assied sur mon lit, et verse un torrent de pleurs. Nous, stupéfaits de ce désespoir méthodique, nous attendions, sans mot dire, quel en serait le résultat. Enfin s’arrête le débordement de ses larmes. Elle lève son voile, nous regarde d’un œil sévère, et, joignant les mains avec