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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/95

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Aimables impudiques,
Ganymèdes nouveaux,
Audacieux cyniques,
Complaisantes Saphos !
Le plaisir nous rassemble ;
Aimons en liberté :
Par tous les sens ensemble,
Buvons la volupté !

En achevant ces vers, l’effronté m’applique un immonde baiser ; bientôt même, usurpant une moitié de mon lit, il écarte, malgré moi, le vêtement qui me couvrait, et s’efforce longtemps, mais en vain, de m’exciter au plaisir. De son front coulaient des ruisseaux de sueur mêlée de fard ; et ses joues, dont le blanc remplissait les rides, semblaient un vieux mur dont le plâtre fond à la pluie.


CHAPITRE XXIV.

Je ne pus retenir plus longtemps mes larmes ; et, le cœur navré de tristesse : — Madame, dis-je à Quartilla, est-ce bien là l’Embasicète que vous m’aviez promis ? — 0 l’habile homme ! répondit-elle en frappant doucement des mains ; la question est spirituelle ! Embasicète ne veut-il pas dire incube. Cela vous étonne ? — Du moins, répliquai-je, jaloux de voir mon camarade plus heureux que moi, souffrirez-vous qu’Ascylte, bien tranquille sur son lit, savoure seul en paix