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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/97

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guai, d’une part, la timidité de Giton ; de l’autre, l’âge trop tendre de Pannychis. — Lui, disais-je, n’osera tenter le combat ; elle, ne pourra le soutenir : — Bon ! répondit Quartilla, étais-je donc plus formée quand, pour la première fois, je reçus les caresses d’un homme ? Je veux mourir, si je me souviens d’avoir jamais été vierge ! Enfant, je folâtrais avec des marmots de ma taille ; un peu plus grande, j’eus des amants plus hommes ; c’est ainsi que je suis parvenue à l’âge où vous me voyez. Voilà, sans doute, l’origine du proverbe :

Qui l’a bien porté veau
Peut le porter taureau[1].


— Craignant donc qu’en mon absence il n’arrivât pis à Giton, je me levai pour assister à la cérémonie.


CHAPITRE XXVI.

Déjà, par les soins de Psyché, s’avançait Pannychis, le front couvert du voile de l’hymen ; déjà notre baladin ouvrait la marche, un flambeau à la main, et une longue file de femmes ivres marchait derrière lui en battant des mains ; déjà la couche nuptiale, ornée par elles, n’attendait plus que les deux époux. Échauffée par l’image du plaisir, Quartilla se lève brusquement, saisit Giton dans ses bras, et l’entraîne vers la chambre à coucher. Le fripon s’y prêtait de fort bonne grâce ; la