Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/18

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doctrine, aient pu ainsi mentir ouvertement et se mentir à eux-mêmes. Dans ce cas, en effet, quel pouvait être leur but ? quel mobile les aurait fait agir ?

Toujours est-il que la médecine homœopathique diffère essentiellement de la médecine rationnelle ou allopathique, laquelle applique aux traitements des maladies des médicaments contraires aux symptômes de ces dernières : par exemple, des réchauffants contre le froid ; des opiacés, des calmants contre les parties enflammées ; des rafraîchissants contre la chaleur fébrile, et cela d’après les principes « contraria contrariis curantur ; » ou bien encore, des médicaments capables de provoquer une maladie tout-à-fait dissemblable de la maladie existante. De là les noms d’allopathie et antipathie.

L’homœopathe, nous l’avons vu, agit d’une façon tout opposée.

Jusqu’ici on ne saurait se prononcer sur la valeur des deux doctrines. Étant si opposées et réussissant l’une et l’autre plus ou moins auprès des malades, on ne saurait, par ce seul fait, être exclusif. Quel motif, en effet, pour embrasser totalement la première et repousser la seconde, et vice versa ? Toutes deux sont proclamées bien haut ; chacune, par ses partisans respectifs, se croit la seule vraie et efficace. Que conclure ? sinon qu’elles ont peut-être le tort d’être trop exclusives, et qu’il y a apparemment du bon dans l’une et dans l’autre ? C’est ce que d’ailleurs nous verrons par la suite.

Le principe homœopathique, comme j’ai eu l’occasion de le dire, quoique peu connu en vérité, a été souvent mis en pratique. Tel est le cas, par exemple, où, après s’être brûlé le doigt, on l’expose au feu pour guérir de la sorte rapidement le mal par le moyen qui l’a produit. Tel est aussi celui où l’on plonge un membre gelé dans la neige, qui, à elle seule, suffirait pour geler le même organe.