Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/37

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par les lumières de la chimie, on peut, tout en évitant les mélanges bizarres de l’ancienne polypharmacie, mélanges dont les éléments constituants se neutralisent, se décomposent plus ou moins, et forment de la sorte un tout assez difficile à analyser, on peut, dis je, réunir certaines substances et obtenir ainsi une association dans laquelle les parties composantes agiront chacune respectivement et concourront vers un même but : leur action combinée sera, à n’en pas douter, plus efficace que n’eût été celle d’un corps pris isolément.

L’homœopathe, lui, procède d’une tout autre manière : il ne prescrit jamais qu’une substance à la fois, parce que, de l’association de deux ou plusieurs corps, quand ils ne se détruisent pas réciproquement, il résulte, prétend-il, un nouveau corps qui doit produire des effets différents de ceux auxquels ses principes constituants donnent naissance. Il n’administre donc jamais des médicaments simples et repousse tout mode d’association.

Enfin une différence essentielle existe entre les deux écoles sous le rapport des doses. L’homœopathe emploie des doses excessivement réduites, et la raison qui le détermine à agir ainsi, c’est que, dit-il, des doses trop élevées provoqueraient une maladie artificielle plus intense que celle qui préexiste dans l’organisme et que celle-là doit faire disparaître, mais qui elle-même pourrait ne pas cesser avec l’administration du médicament : en sorte que le malade n’éprouverait aucune amélioration dans son état ; tout au contraire, pourrait-on constater une certaine aggravation.

L’action de ces substances sous un petit volume, dit-il, est virtuelle, dynamique. À l’appui de ses assertions, il ajoute : Qui ne sait que la frayeur, la colère, sont autant de causes de maladie ? Qui ignore qu’un orage donne la diarrhée à certaines personnes ; que d’autres ne peuvent supporter la vue d’un chat, d’un crapaud, sans tomber en défaillance ? A-t-il