Page:Pages choisies, par Herbert George Wells, 1931.pdf/16

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populaire ; Wells put ainsi conserver son indépendance pour vaticiner à sa guise, critiquer et polémiquer sans ménagements et il ne s’en priva pas. En 1902, il publie La Découverte de l’Avenir (1) ; en 1903, l’Humanité en formation ; en 1905, Une Utopie moderne (2), ouvrages dans lesquels il projette sur l’évolution de l’humanité d’éblouissants faisceaux de lumière.

Mais avant d’anticiper sur la marche de l’activité humaine, Wells avait envoyé dans la lune un toqué de génie et son disciple : Les premiers Hommes dans la Lune (3) parviennent à destination ; ce qu’ils nous apprennent des Sélénites ressemble fort à une réduction à l’absurde de maintes tendances qu’offre la civilisation des habitants de la terre. Entre temps, en 1904, pour que l’humour ne perde pas ses droits et parce que Wells prend un sarcastique plaisir aux absurdités qu’entraînent la naïveté et la présomption des hommes, il écrit Place aux Géants (4) qui lui est une occasion de narrer, avec un réalisme burlesque et désopilant, les mécomptes et les vicis-* situdes d’un inventeur un peu trop ignorant ou dédaigneux des contingences pratiques. L’avenir de la Terre et de l’humanité ne suffit pas à accaparer toute l’attention de Wells. Le monde des astres offre un mystère que sa fantaisie s’efforce d’utiliser, sinon de déchiffrer. Il fait envahir notre globe par les habitants de Mars et il projette deux terriens saugrenus dans la Lune. Dans la Merveilleuse Visite (5), c’est un ange qui tombe du ciel et se trouve passablement dépaysé. Plus tard, modifiant cette

J

(1)

(2)

Traduit par Henry D. Davrav. Mercure de France. Traduit par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de

France.

(3) Traduit par Henry D. Davray, Mercure de France. (4) Traduit par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France.

(5) Traduit par Louis Barron, Mercure de France.