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l’antinomie économique

de la société, qu’antinomie de la société avec elle-même ou antinomie entre deux fractions de la société. En économie en effet, l’intérêt de l’individu se confond dans une certaine mesure avec l’intérêt des autres individus qui appartiennent à la même classe sociale que lui, qu’il s’agisse de la classe des patrons ou de la classe des salariés. Car pour faire triompher ses prétentions ou ses revendications, l’individu est ici fatalement conduit à s’associer (lock-out pour les patrons ; syndicats pour les ouvriers) en vue d’obtenir la rentabilité maxima. Ce n’est pas en tant qu’individu : c’est pris en tant que classe que le salarié s’oppose au patronat : que le prolétaire s’oppose à la classe bourgeoise ou à l’ensemble de la société administrée par des dirigeants bourgeois. — Ainsi on peut dire qu’il s’agit plutôt, dans les cas considérés par M. O. Ellertz (et aussi par M. Vilfredo Pareto) d’une opposition d’intérêts entre deux fractions de la société qu’entre l’individu en tant que tel et la société ou le groupe en général. — Toute-fois la lutte d’un contre tous se trouve au sein même de la catégorie sociale avec laquelle l’individu a la plus grande communauté d’intérêts et la plus grande affinité économique. Car en sein de ce groupe même la concurrence et la rivalité entre individus subsisteré, les intérêts individuelles peuvent être jusqu’à un certain point divergents et les avantages obtenus inégaux par exemple entre indus-