Page:Palissot de Montenoy - Œuvres complètes, tome 1 - 1778.djvu/237

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l’excès de ma joie, si Fatmé ne m’abuse point. Mais, dis-moi, penses-tu que Zulime ne se rende pas en effet à tant d’amour ?

Arlequin, avec distraction.

Si Fatmé a promis de vous servir…

Almanzor.

Oh ! oui, je peux compter entièrement sur son zele.

Arlequin, du même ton.

Je ne doute pas qu’elle ne réussisse. Elle a une de ces physionomies qui promet beaucoup, cette fille-là ! Quant à Zulime, je vous dirai, Seigneur Calife, que la Tortue ayant passé l’Euphrate, fut très effrayée de ne plus apercevoir l’Éléphant, mais puisque Fatmé veille à vos intérêts…

Almanzor.

Quel diable de galimatias me fais-tu là d’Éléphant, de Tortue, & de je ne sais combien d’autres impertinences !

Arlequin, se frappant la tête.

Cette maudite histoire me revient toujours à l’esprit ! mais voilà qui est fait, Monsieur, je me rappelle très-bien ce que j’avais à vous dire. Il est certain que Zulime est femme, par conséquent susceptible d’amour, & quand elle au-