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contre les autres, et suivent des yeux tous les mouvements des cerfs-volants, en poussant des hourra qui font retentir la ville.

De tous les amusements ceux qui les divertissent le plus sont les comédiessiamoises, appelées laiton, et les ngiu ou comédies chinoises. Qu’on se figure une vaste salle ouverte à tous les vents ; au milieu de cette salle, des acteurs et des actrices dont touf le corps est frotté d’une poudre blanche, ayant un long bonnet pointu, de longues oreilles postiches, avec des bracelets et des colliers de clinquant, chantent à tour de rôle et en mesure, au son des cliquettes, l’histoire fabuleuse des anciens héros, tout en exécutant une sorte de pantomimebizarre. De temps en temps une musique bruyante se fait entendre ; une foule compacte se presse autour de la salle pour voir ce spectacle, qui dure ordinairement un jour et une nuit. Quelquefois les acteurs mettent des masques grotesques ; souvent aussi, ils entremêlentla pièce de sales bouffonneries, et c’est probablement la raison qui attire tant de monde à ce théâtre burlesque. Les ngiu ou comédies chinoises, s’exécutentsur des tréteaux, et tous les spectateurs sont en bas ; ce sont de jeunes Chinois qui se déguisent en rois, en vieux guerriers barbus et