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civilement et me promit de prendre désormais mes néophytes sous sa protection.

Le 25 au matin je continuai ma route vers le nord, rencontrant à droite et à gauche des petits villages assez clair-semés. Un jour, m’étant arrêté à une vieille pagode abandonnée, pendant qu’on faisait cuire le riz, quelques-uns de mes gens allèrent rôder dans la pagode et firent main-basse sur une vingtaine de petites idoles de Buddha, les unes en cuivre doré et les autres en argent. Ayant su l’affaire, je les grondai vertement et fis jeter toutes ces statuettes au milieu du fleuve en leur disant : « Imprudents que vous êtes ! ne savez-vous donc pas que la loi de Siam condamne les voleurs d’idoles à être brûlés tout vifs ! » Après avoir remonté la rivière pendant quatre jours, nous arrivâmes à Suphan, siége d’un gouverneur, ville ancienne parsemée de ruines et d’antiques pagodes, située dans une plaine élevée d’où la vue est magnifique. À l’ouest, on voit une chaîne de montagnes assez proches, bien boisées, où se trouvent des mines de plomb argentifère. Cette province ne produit que du sucre de palmier, du riz et du poisson, mais en grande quantité. Quoique Suphan soit à plus de soixante lieues de la mer,