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le rivage ; un certain nombre prit sa route à pied ; les nobles et les riches montèrent sur des éléphants et on se mit joyeusement en marche pour la montagne sacrée. Quant à moi, je continuai ma route, et dans l’après-midi j’arrivai à Saraburi, chef-lieu de la province, petite ville de 4,000 âmes. J’allai voir le gouverneur, qui me reçut d’abord fort mal et d’un air irrité : « Ah ! c’est vous, me dit-il, qui débauchez mes gens pour les faire chrétiens ! » Je parvins à l’apaiser en lui exposant la beauté de la doctrine chrétienne, et surtout en lui faisant cadeau d’une jolie paire de lunettes montées en argent et d’autres bagatelles. Bientôt il devint mon ami au point que je pris la liberté de lui demander un écrit scellé de son sceau pour me recommander aux chefs des villages dans toute l’étendue de sa province, ce qu’il m’accorda sans difficulté. Voici à peu près la teneur de cet écrit : « Nous informons tous les mandarins et chefs de villages qui sont sous nos ordres, qu’un tel · · · · · · · · · · , prêtre farang (chrétien), est notre ami ; nous vous ordonnons de le bien traiter, de le protéger et de lui fournir toutes les provisions dont il pourrait avoir besoin. » Lui-même ne permit pas que je prisse congé de