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lui avant de m’avoir fait donner du riz, du poisson et de la chair de cerf séchée au soleil.

À partir de Saraburi, le pays devient plus sauvage et plus désert ; la rivière plus rapide coule sur des cailloux et bientôt sur des pierres. Fréquemment on est obligé de se mettre à l’eau pour alléger la barque et la conduire à travers les rochers ; quand vous avez passé les bas-fonds, la rivière est très-profonde et vous remontez dans votre barque. C’est au village appeté Pak-Priau que commencent les cascades. Quand on est arrivé auprès de ces eaux mugissantes, on quitte les rames, on se jette à l’eau, chacun saisit le bord de la barque et on s’efforce, soit en nageant, soit en s’accrochant aux roches, d’avancer petit à petit à travers les rochers et les flots écumants ; quelquefois il arrive que, sur le point de franchir la cascade, l’impétuosité de la rivière l’emporte sur vous, hommes et barque sont entraînés au large, il faut recommencer tout de nouveau. Sans compter les rapides, on rencontre une dizaine de vraies cascades dans l’espace de sept à huit lieues ; mais aucune n’est infranchissable, et même elles disparaissent toutes pendant les grandes eaux, c’est-à-dire pendant six mois de l’année.