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chair blanche excellente et plus exquise que la meilleure crème. L’odeur du durion est extrêmement forte et rebutante pour les Européens nouvellement arrivés, qui la comparent à celle des excréments, et cependant (chose singulière), quand on mange ce fruit, cette odeur se change en parfum délicieux.

Quand on a mangé du durion, il est de règle qu’il faut manger des mangoustans, car, dit-on, le durion est très-échauffant et a besoin d’être tempéré par quelque chose de rafraîchissant. L’arbre mangoustan est très-touffu et ne s’élève qu’à quinze pieds de hauteur ; son fruit, qui a la grosseur d’une petite orange, est contenu dans une espèce de coque brune au dehors et rouge en dedans. La baie qu’elle renferme est divisée en segments qui contiennent une pulpe blanche, succulente, enveloppant une petite amande. Les fruits du mangoustan ne flattent pas moins l’odorat que le goût ; ils exhalent un parfum suave qui approche de celui de la framboise et ont la saveur de la fraise ; ils sont rafraîchissants, très-sains et n’incommodent jamais ; aussi les Européens estiment-ils ce fruit comme le meilleur des Indes. Sa coque, très-astringente, est employée, en médecine,