Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 140 —

coup d’autres fruits des bois, qui sont fort bons à manger. Il y a dans les forêts un bel arbre appelé makok, dont les fruits âpres et aigrelets ont une propriété bien surprenante. Si vous buvez de l’eau après en avoir mangé, cette eau paraît tout à fait sucrée, et l’effet dure tout un jour. Je ne puis passer sous silence deux beaux arbres qu’on plante ordinairement dans les pagodes et qui, s’ils ne produisent pas de fruits, du moins fournissent un ombrage délicieux ; ce sont le peuplier d’Inde à larges feuilles, arbre réputé sacré, parce que ce fut sous son ombrage que Somanakhodom parvint à la sainteté parfaite et à la dignité de Bouddha ; le second, appelé pipal ou ficus religiosa, encore plus touffu que le premier, produit à ses branches de longues racines pendantes qui, parvenues jusqu’à la terre, poussent de nouveaux troncs ; de sorte qu’un seul de ces arbres a quelquefois une douzaine de troncs et s’étend sans cesse jusqu’à occuper un espace immense où règne une agréable fraîcheur. On trouve aussi dans les bois une vigne sauvage produisant d’énormes raisins qui pèsent quelquefois de dix à quinze livres ; on peut, avec ces raisins, faire du vin qui n’est pas mauvais ; néanmoins, je pense que ce n’est pas une vraie vigne,