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petite tête comme les autres, mais elle a un corps énorme de deux pouces de long. Une seule de ces fourmilières contient des myriades d’individus. Quant aux fourmis blanches des maisons, elles demeurent en terre sous le pavé ; de là, maçonnant un petit conduit en terre le long d’un mur, elles montent par là dans la maison ; au moyen de leurs pinces, elles font un trou dans les malles et mettent en pièce tout ce qu’il y a dedans ; c’est de cette manière qu’elles ont souvent ruiné de grands négociants en portant la dévastation dans leurs magasins.

Les fourmis blanches étant renfermées sous terre, n’ont pas à craindre d’ennemis ; elles se multiplieraient trop si la Providence n’avait pas mis en elles-mêmes un moyen de destruction. Tous les ans, en automne elles éprouvent une métamorphose : il leur naît de grandes ailes, le besoin de paraître à la lumière se fait sentir, elles sortent en foule de leur sombre retraite, et, pendant quelques jours, l’air est rempli de ces essaims de fourmis, dont le vol incertain et embarrassé devient la cause de leur perte ; car une multitude d’oiseaux, et surtout les corbeaux, fondent sur elles en poussant des cris de joie, les attrapent au vol