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comme le pouce. Il y en a qui sont presque imperceptibles, elles rongent le linge qui finit par être tout troué. Quelquefois, pendant qu’on repose, un essaim de fourmis vient vous assaillir, le pantalon en est plein ; réveillé en sursaut par leurs morsures piquantes, on est obligé de se lever bien vite, de changer de linge et d’aller chercher refuge ailleurs. D’autres fois elles viennent attaquer le sucre et les gâteaux qui sont dans le buffet, et emportent morceau par morceau jusqu’à ce qu’il n’y reste rien.

Mais de toutes les espèces de fourmis, aucune n’est aussi dévastatrice que celle des fourmis blanches. La fourmi blanche est de la grosseur d’un grain de riz ; son corps est diaphane et mou, mais sa tête est armée de fortes pinces de couleur brune. Dans les jardins et dans les bois, les fourmis blanches se bâtissent, avec de la terre glaise, un tertre plus ou moins élevé qui est comme leur ville souterraine, divisée en quartiers, en rues, magasins, cases et compartiments. Au beau milieu est le palais du roi et de la reine : de la chambre du roi, qui est au moins dix fois plus gros que les fourmis communes, il y a une ouverture de communication avec l’appartement de la reine ; celle-ci a une