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nèrent à bord. Chacune pesait cent cinquante livres, et elles servirent à nourrir l’équipage pendant huit jours. Sur les côtes de Siam, il y a une espèce de tortue noire dont les pattes sont longues et tout à fait plates : elle pond sur les bancs de sable, et ses œufs sont si abondants qu’on en charge des barques entières. Ces œufs sont mous, renfermés dans une peau lisse et bien ronds tant qu’ils sont frais ; c’est un mets sain, savoureux et bien recherché pour la table des grands. C’est une tortue de mer appelée kra, qui fournit cette belle écaille dont on fait tant de jolies choses.

Les tortues de fleuve sont très-bonnes à manger et peuvent remplacer la viande avec avantage. Il y en a de trois espèces : l’une, dont la carapace est osseuse, vit des fruits qui tombent dans le fleuve et probablement de poissons. On la pêche à la ligne en mettant une banane pour amorce. L’autre espèce, qui est encore bien plus délicate, a une carapace cartilagineuse et assez molle pour pouvoir être mangée tout entière. On la prend aussi à l’hameçon en se servant de poisson pour appât. Ces tortues ont un long cou et de longues pattes tout à fait plates ; elles pèsent depuis dix jusqu’à cent livres. La troisième espèce ne se trouve que