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marais, et l’on y met le feu pour faire sortir les tortues ; alors elles sont très-faciles à prendre.

La tortue des champs est toute petite ; les plus grosses ne pèsent que trois ou quatre livres ; leurs œufs sont plus petits que ceux de pigeon et en ont tout à fait la forme. La chair de ces tortues est saine et très-délicate ; elles vivent d’herbes et de fruits sauvages ; si les chiens les trouvent, ils les prennent à leur gueule et les apportent à leur maître. Quand j’étais à Juthia, j’avais un chien qui allait m’en chercher et m’en apportait presque tous les jours.

Dans le golfe de Siam, il y a des petites baleines de trente à quarante pieds de long, qui se tiennent près de l’embouchure des fleuves ; elles sont toujours entourées d’une multitude innombrable de grosses sardines. La baleine tient sa gueule ouverte, les sardines y entrent en foule pour sucer les mucosités qui en tapissent l’intérieur ; mais bientôt le monstre ferme la gueule, fait jaillir l’eau par les deux trous placés au-dessus de sa tête, et engloutit dans ses entrailles plusieurs centaines de ces poissons imprudents.

On rencontre aussi dans le golfe des souffleurs et des marsouins qui sautent par troupes autour des