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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/24

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sans porter de fruits, ce qui occasionne la cherté du riz, mais jamais la famine.

FERTILITÉ, ABONDANCE.

Je ne sais pas s’il y a au monde une contrée aussi fertile que Siam ; le limon du Më-Nam féconde tous les ans la plaine qui, presque sans culture, fournit une si grande quantité d’excellent riz, que non seulement il suffit pour nourrir les habitants, mais on en exporte encore annuellement en Chine et ailleurs plus de cinq cent mille quintaux. Année commune, la mesure du riz (de la capacité d’environ vingt litres), suffisante pour nourrir un homme pendant un mois, ne coûte que quinze sous. Les récoltes pourraient être doublées et même triplées ; car on ne cultive pas la moitié de la plaine, et, au moyen d’une irrigation très-facile, on pourrait faire deux récoltes, tandis que, par paresse, on se contente d’une seule.

Pendant l’inondation, le poisson se multiplie à l’infini dans les rizières, les roseaux et les herbes aquatiques ; quand le fleuve rentre dans son lit, une partie des poissons y rentre aussi on les