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voit fourmiller, pour ainsi dire, dans les rivières et les canaux ; des nuées de cigognes, de plongeons. de pélicans, de canards et autres oiseaux aquatiques en font leur pâture jour et nuit. L’autre partie des poissons reste dans la plaine et va peupler des milliers d’étangs naturels plantés de lotus. de cresson et autres herbes aquatiques.

Le fond du golfe, où se jettent quatre grandes rivières, est aussi très-poissonneux ; une grosse espèce de sardine y abonde tellement que, outre qu’elle est la principale nourriture du peuple pendant six mois, on en charge encore douze ou quinze gros navires pour l’île de Java.

La volaille est très-commune, et une poule se vend trois sous ; les tortues abondent ; à certaines époques on peut acheter un cerf pour quatre ou cinq francs ; le sucre est à trois ou quatre sous la livre ; pour un fûong (sept sous et demi) on achète une charge de bananes ; les fruits et les légumes s’y trouvent en abondance. Toutefois, qu’on ne s’imagine pas que le bon marché des choses provient de la rareté de l’argent ; car le salaire d’un ouvrier ordinaire est de vingt à trente sous par jour, encore on le nourrit ; le bon marché n’est dû qu’à la grande abondance qui règne dans cette