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lique aigü se fit entendre. Un rideau de soie d’or, qu’on tira en travers de la salle devant le trône, et qui déroba Sa Majesté aux regards, annonça que l’audience était terminée. L’ambassade fit trois saluts, et toute la cour inclina par trois fois la tête jusqu’au plancher.

L’ambassade fut menée ensuite voir le haras de Sa Majesté plusieurs éléphants, et enfin la pagode du palais. Le 18 avril avait été fixé pour la remise de la copie du traité que venait de ratifier le roi de Siam. Vers une heure de l’après-midi, M. Roberts fut informé que les barques dorées du roi étaient en vue. Accompagné des officiers en grande tenue et de la musique, il se rendit au bateau de cérémonie, où il trouva le phaja-phiphat-kôsa déjà arrivé. Il y avait là trois longs bateaux richement dorés, décorés de pavillons, et chacun de ces bateaux était mis en mouvement par cent rames. Les rideaux étaient de drap d’or sur fond écarlate. L’embarcation royale, qui portait le traité, formait l’avant-garde. Le traité était dans une boîte couverte de soie jaune grossière, brochée d’or. Cette boîte était placée sur un plat d’argent, posé sur un plateau ayant un grand pied de même métal. Au dessus, s’étendait un dais écarlate, ombragé à son