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coutume de couper et de brûler chaque année une certaine étendue de la forêt pour planter leur riz, changeant ainsi de place tous les ans, ce qui les oblige à construire souvent de nouvelles cabanes. Les Karieng n’ont pas de lois écrites ; les traditions qu’ils ont reçues de leurs ancêtres forment toute leur législation. Ils reconnaissent pour chef celui d’entre eux qui est le plus habile et qui jouit de plus de considération ; du reste, ce chef n’abuse pas de son autorité et se contente de jouer parmi eux le rôle d’un conseiller et d’un protecteur.

Il est probable que les Karieng tirent leur origine des Lao, avec lesquels ils ont plusieurs traits de ressemblance. Ils reconnaissent deux génies, l’un bon, l’autre mauvais ; ils ne rendent aucun culte au bon génie, tandis qu’ils font des sacrifices de poules, de fruits, de riz, de fleurs, etc., au mauvais génie, lorsqu’ils veulent l’apaiser ou se le rendre favorable.

Ils n’ont ni bonzes, ni pagodes, ni culte, ni prière ; chaque chef de famille fait lui-même le sacrifice au mauvais génie toutes les fois qu’ils sont attaqués de maladies ou qu’ils ont à craindre quelque malheur. Voilà en quoi consiste toute leur religion.