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Les Karieng sont d’une grande sobriété ; ils ont horreur du vol et du mensonge ; la polygamie ne se rencontre pas chez eux ils sont hospitaliers les uns envers les autres, au point que ceux qui voyagent peuvent s’arrêter dans la première maison qu’ils rencontrent pour manger, dormir, comme s’ils étaient dans leur propre cabane. On dirait que la tribu entière ne forme qu’une seule famille, et ils partagent volontiers leurs provisions avec ceux qui n’en ont plus.

L’éducation est nulle parmi eux ; ils n’ont pas de livres ; toute leur occupation est la pêche, la chasse et la culture du riz et des légumes. On dit que celui qui a demandé une fille en mariage, avant de pouvoir célébrer les noces, est obligé d’escalader la cabane de sa fiancée, après avoir terrassé à la lutte un adversaire renommé par sa force qui défend le bas de l’échelle.

Les Karieng brûlent leurs morts, après quoi ils prennent un os du crâne qu’ils vont suspendre à un arbre avec les habits, les colliers et les armes du défunt alors ils exécutent des danses et des pantomimes accompagnées de chants lugubres ; ensuite quelques-uns des anciens emportent l’os avec tout l’attirail du défunt et vont ensevelir secrètement