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flottante dont je parlerai au chapitre sixième.

L’aspect de la province de Chanthaburi est des plus agréables ; au nord la vue est bornée par une montagne très-haute, qu’ils appellent la montagne des Étoiles, parce que, disent-ils, ceux qui parviennent au sommet y voient chaque étoile aussi grosse que le soleil. (Ce seul trait vous en apprendra assez sur l’ignorance des habitants.) Cette montagne, dit-on, contient beaucoup de pierres précieuses.

À l’est s’étend jusqu’à la mer, comme un vaste rideau, une autre montagne un peu moins haute, qui a environ dix lieues de long et près de trente de circonférence, appelée Sabab. Le pied en est arrosé par plusieurs rivières et ruisseaux considérables, le long desquels sont des plantations de poivre. Il est certain que cette belle montagne recèle des mines qui n’ont pas encore été exploitées. L’irrigation des plantations de poivre se fait au moyen de roues, composées d’une multitude de bambous inclinés qui puisent l’eau en montant et la versent par côté en descendant.

À l’ouest s’élèvent plusieurs rangées de collines dont quelques-unes sont boisées ; les autres, ainsi que les vallées, sont d’immenses jardins de manguiers, cocos, aréquiers, dourions, jaccas, etc.,