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beaucoup de soldats parmi eux, ne vinssent quelque nuit les massacrer tous dans leurs maisons. Monseigneur de Bérythe, informé de ce qui se passait, se servit de l’ascendant qu’il avait sur l’esprit des Cochinchinois pour modérer leur colère, et par ses remontrances et ses prières, il les apaisa. Mais un service si important rendu aux Portugais ne diminua rien de l’animosité de ceux qui s’étaient déclarés contre le prélat. Ils le traitaient d’hérétique, ne parlaient que d’enlèvement, de chaînes, de prison, d’inquisition contre tous les prêtres français qui étaient venus aux Indes sans la permission du roi de Portugal.

Ces insultes réitérées firent sentir encore plus vivement la nécessité d’envoyer monseigneur de Bourges à Rome. Il partit de Siam le 14 octobre 1663, sur un vaisseau anglais, et n’arriva en Angleterre que le 20 juillet 1665. Il fut reçu à Londres avec les plus grands honneurs, de là vint à Paris, et se hâta de se rendre à Rome pour exécuter les ordres de monseigneur de Bérythe.

Ce prélat se disposant à donner la confirmation aux Cochinchinois ses ouailles, consentit, à la prière des jésuites et des dominicains, qui conduisaient deux paroisses composées de Portugais, à