Page:Papineau - Histoire de l'insurrection du Canada, L. Duvernay, 1839.djvu/14

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pas recourir encore. C’est ce que nos papiers saisis ont appris à un gouvernement, calomniateur pour être persécuteur.

Et quand je fais cette déclaration, c’est uniquement pour rétablir la vérité historique et nullement pour répudier la responsabilité morale de la résistance à un pouvoir insurgé contre les saints droits de l’humanité, insurgé aussi contre « les droits de naissance inaliénables de sujets anglais, » comme disent les jurisconsultes de la Grande-Bretagne, expressions moqueuses à l’égard des colonies et imaginées pour procurer à l’aristocratie anglaise des plaisirs Spartiates, celui, par exemple, de donner la chasse aux ilotes de l’Irlande, aux ilotes des Canadas, aux ilotes de la Jamaïque, aux ilotes de toutes ses possessions extérieures, toutes les fois que les serfs qui les habitent veulent cesser d’être corvéables, taillables, mortaillables à merci et miséricorde.

Je comprends, certes, la sainteté du ministère de l’historien. Bien compris, il exclut tout ce qui n’est pas la vérité. Mais telle est l’impiété de la tyrannie anglaise que, même à l’abri de son influence qui empoisonne, et de ses étreintes qui étouffent, l’historien des Canadas ne peut pas tout dire pendant l’occupation militaire de ces provinces, pillées, incendiées et décimées. Car le pouvoir s’y est livré à de telles orgies qu’il y est ivre. Dites-lui ses crimes : loin d’en sortir, il s’y plonge, et ne surnage que