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pour passer bientôt de la torpeur à la fureur de l’ivresse, que pour faire tomber ses coups redoublés sur le pays, où il hait partout et partout est haï. Dites-lui les noms des hommes fidèles au culte de la patrie : vous êtes un dénonciateur qui peuplez les cachots, un spectateur féroce qui tenez la main fermée pour que les chrétiens soient jetés aux bêtes.

On ne peut donc citer que des faits et des documents publics, bien connus en Amérique, ignorés, ou qui pis est, dénaturés en Europe. Le gouvernement anglais, en effet, a eu soin de mettre sous les verrous, en même temps que les éditeurs et imprimeurs, tous les caractères et presses d’imprimerie qui n’étaient pas en vente ; il a acheté tout ce qu’il n’a pas mis sous les verrous ; et pour guider sans doute le parlement impérial sur les plans du futur gouvernement du Canada, pour éclairer l’opinion publique anglaise, et, par elle, édifier le monde sur les vertus des gouvernants et l’ingratitude des gouvernés, il a façonné ces matériaux bruts, hommes et types achetés en pages d’histoire contemporaine. Les moyens connus, le but est révélé. Par la presse anglaise, vous n’avez appris que des mensonges officiels.

Ce n’est plus à moi à me porter l’accusateur du gouvernement anglais, comme il a été de mon devoir de le faire pendant trente ans de ma vie publique. Ce gouvernement s’est lui-même confessé coupable