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Adam Thom avait organisé le Doric-club, société armée dans le but avoué de faire main basse sur les Canadiens français si le gouvernement leur accordait l’objet incessant de leurs demandes : un conseil législatif électif. Cinq mois avant sa promotion aux conseils de Lord Durham, et alors que les prisons s’emplissaient de Canadiens, il écrivait : « La punition des chefs, quelque agréable qu’elle puisse être aux habitants anglais, ne ferait pas une impression aussi profonde et aussi utile sur l’esprit du peuple que la vue de cultivateurs étrangers placés sur l’habitation de chaque agitateur dans chaque paroisse. Le spectacle de la veuve et des enfants étalant leur misère autour des riches demeures dont ils auraient été dépossédés, serait d’un bon effet. Il ne faut pas balancer à exécuter cette mesure. Des commissaires spéciaux doivent être instantanément nommés et chargés de mener à fin le procès de cette fournée de traîtres qui est en prison. Il serait ridicule d’engraisser cela tout l’hiver pour le conduire plus tard à la potence. »

Tel est au Canada le langage de la presse qui est subventionnée non par des traitements fixes parce que les députés n’en accordent point pour ce genre de services, mais par les honneurs et les charges rétribuées que distribue le gouvernement et auxquels conduisent infailliblement de pareilles diatribes, par les souscriptions des