Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/116

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lument voir le patron. S’il n’est pas là, ils exécuteront leurs menaces.

— Ces gens là sont fous. Ils se privent de leur gagne-pain.

— C’est ce que j’ai voulu leur faire comprendre. David qui préparait le terrain depuis un mois, à sur eux une influence diabolique. Ils en ont tous peur. Même ceux qui trouvent les demandes exorbitantes, sont prêts à l’aider.

Comme onze heures sonnent et que rien encore n’apparaît, l’anxiété devient de la nervosité. Tous regardent par la fenêtre, chacun leur tour. Démoralisés, ils quittent le logis de l’ingénieur, incertains de ce que réserve demain.

Vers trois heures du matin, Faubert fait son apparition. Son ami lui explique ce qui en est.

Sans aucune traces d’énervement sur la figure, il écoute, aussi calme que si de rien n’était. Pas d’émotion aucune, du moins en apparence.

— Qu’est-ce que tu vas faire.

— D’abord souper. Nous avons été retardés à cause de la tempête. Tu oublies quelque chose…

— Quoi ?

— De me présenter ta femme.

— C’est vrai…

— As-tu quelques hommes solides ?

— Une vingtaine.

— C’est assez.


Les abords de la chaussée sont grouillants d’une population excitée à son paroxysme. C’est