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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/39

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industries prospèrent en dépit des temps durs ou plutôt à cause des temps durs.

Le courtier pense à cette foule qu’il traversera dans quelques instants en s’y confondant, que dans quelques années il pourra regarder de haut, et son rêve, son rêve fou l’absorbe de nouveau. Il veut contrôler au pays, la production du bois, surtout du bois à papier, en être le Roi.

Comme d’autres sont rois de l’acier, de l’huile ou du blé, il veut être le roi du papier. Il sent qu’il le deviendra. Il le veut si fortement qu’il faut que tout cède à sa volonté. Il y en a trop qui sont plus riches que lui, même dans son entourage immédiat. Non qu’il aime l’argent pour ce qu’il procure de jouissances, ou en avare. Il l’aime parce que c’est un but à atteindre et que c’est une force : le grand levier moderne.

Cet hiver, si ses affaires vont bien — et elles iront bien — ses seuls bénéfices lui permettront la construction d’une usine capable de rivaliser avec celles des plus grosses compagnies. L’entreprise sera lancée. Englober graduellement les plus petits, forcer les plus gros à s’amalgamer avec lui, acheter leur stock au fur et à mesure… mais avec une discrétion qui en empêche les hausses… ensuite… ensuite faire osciller le marché à son gré…

Ensuite ?….

Il est Jules Faubert le Roi du papier.

Partout qu’il aille, les portes les plus fermées s’ouvrent. Il est une puissance avec qui l’on doit