Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/40

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compter. Il fait partie non seulement de l’élite de sa race ou de son pays, mais de l’élite du monde entier. Il est plus que les souverains actuels, puisqu’il le sera de fait, tandis qu’eux ne le sont que de nom.

C’est un rêve immense. Il est de nature à le réaliser. Il y a en lui une surabondance de force. Son cerveau clair, lucide, se plaît à jongler avec les problèmes les plus épineux. Plus ils sont inextricables plus il a de plaisir à les démêler et à les vaincre.

La sténographe de tantôt reparaît.

M. Faubert, le messager du télégraphe est arrivé.

— Faites attendre.

Il griffonne quelques mots sur une feuille de papier jaunâtre.

Ces quelques mots, c’est une proposition à une compagnie New Yorkaise de 100,000 cordes de bois écorcé à des prix défiant toute concurrence.

Ce contrat sans lui rapporter autant que les autres bâclés jusqu’ici lui assure un client des plus considérables du continent américain.

Il sonne, remet le papier jaune qui devient d’or tant il est lourd de promesses, décroche son chapeau à la patère et sort.

— Je serai de retour à deux heures et demie.


L’horloge de la Presse marque la demie de onze heures.

— J’arriverai deux minutes en retard, pense-t-il, et cette constatation le contrarie. Il avait ac-