Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/41

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coutumé d’être exact jusque dans les moindres détails.

Ainsi il devait rencontrer Lucien Noël à onze heures et demie et il n’était encore qu’à la rue Saint Laurent.

S’il y avait quelque chose qui lui déplût souverainement, c’était d’attendre. Habituellement quand il avait un rendez-vous et qu’à l’heure fixée l’autre partie n’était pas là, il quittait la place. C’était une particularité de son caractère que ses amis et ceux avec qui il transigeait, connaissaient. Le connaissant, ils agissaient en conséquence.


Lucien Noël, plus jeune que Faubert de quatre ans, s’était fait recevoir avocat devant le barreau de Québec.

À cause du manque de fonds nécessaires aux débuts, mais surtout de son peu de penchant pour le droit, il avait embrassé la carrière journalistique et littéraire. Il rédigeait un périodique fondé depuis un mois, revue bi-mensuelle, traitant de questions politiques, économiques et sociales sans délaisser les lettres ni les arts.

Ce périodique était la réalisation de vœux nourris depuis longtemps.

Durant les deux années qu’il a travaillées dans les différents journaux de Montréal, à la besogne aride du reportage, il s’est imposé des sacrifices d’argent, pour, un jour, avoir une feuille à lui où