Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/42

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dire sa façon de penser, poursuivre ses vues politiques et épancher son besoin d’apostolat laïque.

Plein d’enthousiasme pour le projet jusqu’à sa mise à exécution, il s’est aperçu que la fondation d’une revue, surtout d’une revue sérieuse n’allait pas sans difficultés, et que la bonne volonté seule ne peut réussir à en établir les bases, solidement.

Le premier numéro s’était bien vendu. Pas assez cependant pour défrayer les dépenses d’impressions et d’administration.

Noël comprit alors qu’il ne pourrait se maintenir longtemps.

En dernière ressource, il avait téléphoné à son ami Faubert se ménageant une entrevue.


Il n’y a rien qui permet mieux de donner libre cours aux épanchements qu’un bon dîner pris en commun.

Après le repas, tout en vidant une bouteille de Chambertin et savourant d’excellents havanes, ils firent dévier la conversation en une discussion animée, sérieuse de part et d’autre, chacun parlant de ce qui l’intéresse plus particulièrement, et surpris tous deux de constater que leurs efforts dirigés vers des objectifs différents, aboutiront pourvu que leur rêve devienne réalité à un résultat identique.

Ils sont à des titres divers les représentants d’une jeunesse affamée d’action, de succès et aussi de gloire, et dont la vie prenait une orientation autre que celle de leurs devanciers.