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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/50

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— Tu en parles à ton aise. Tu n’as jamais aimé. Tu ne vis que pour les affaires.

— C’est peut-être vrai.

Il est tenté d’oublier son rôle d’ami à qui l’on demande le réconfort et par un besoin de crier un secret qui le ronge, par un besoin de se venger d’un silence de cœur qu’il s’est imposé, dire ce qu’il connaît de l’amour pour y avoir jadis participé et en avoir reçu une charge lourde de souffrances. Il l’a supporté parce qu’il en avait la puissance, mais au prix…

À quoi bon ?

Une chose cependant l’intrigue. Elle a rompu après la rencontre.

Cela lui fait plaisir, un plaisir inconscient qu’il n’analyse pas, qu’il ne veut pas admettre et qu’il nierait si on lui demandait de l’avouer. Malgré l’amitié et la sympathie qu’il éprouve pour Roberge, il a senti une main lâcher prise qui lui aurait auparavant étreint le cœur.

Après leur rencontre, rencontre imprévue, qu’il n’avait pas cherchée, qu’il n’avait pas souhaitée, Pauline Dubois avait rompu avec l’ingénieur civil.

C’est donc qu’il y avait eu une cause intimement mêlée à ce fait que deux êtres, volontairement séparés depuis trois ans, se retrouvent, s’ouvrent les yeux, s’aperçoivent l’un consciemment, l’autre sans l’avouer qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.

Et concluant, logiquement, aidé par la mémoire de ce qui s’est passé ce soir là, se rappelant son