Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/60

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Forcément il la rencontrera…

…Ses yeux se ferment pendant que par anticipation elle vit les promenades lentes et douces…

…Les premiers jours il la fuira peut-être. Puis malgré lui, il faudra bien, à l’heure du bureau de poste ou au hasard la route qu’ils se rencontrent.

…La gaieté qu’elle commence à ne plus connaître est revenue.

Pour la première fois depuis longtemps une éclaircie dans les broussailles de sa vie lui permet de mieux voir l’avenir.

Un plan de campagne s’ébauche qu’il lui tarde d’entreprendre.


En se levant du lit, ce jour-là, Faubert est loin de songer que dans quelques instants sa solitude sera profanée.

Après avoir accompli les différents exercices de culture physique auxquels chaque matin il se livre, dont une randonnée en raquette sur le lac jusqu’à la baie du Désespoir, il arrête à l’hôtel déjeuner et retourne à son chalet pour la balance de l’avant-midi. Étendu dans un rocking chair, il grille un cigare.

Depuis quelques mois, il avait travaillé avec un acharnement incroyable, dépensant quotidiennement, au moins quinze heures à la gestion de ses affaires. Il lui fallait à tout prix remplir ses obligations et il s’aperçut qu’il avait beaucoup entrepris, surtout ces derniers temps. Son énergie lui